samedi 26 juillet 2014
Gaza hantera la conscience occidentale pour longtemps
Le déluge de feu qui s'est abattue sur la population de Gaza rappelle les pages sombres de l'histoire de l'Occident lorsque ses armées avaient montré leur puissance de feu contre les Africains, les Algériens, les Vietnamiens qui luttaient pour leur indépendance. A l'époque, le discours unilatéral des médias répétait à l'envie qu'il fallait mettre à genoux les fanatiques du FLN et du Vietcong qui terrorisaient des populations sans défense.
jeudi 10 avril 2014
"La victoire de Bouteflika creusera le fossé entre l'Etat et la population"
1. Comment analysez-vous la candidature de Bouteflika pour
un quatrième mandat?
En vérité, personne ne comprend pourquoi les militaires
ont laissé le président, gravement malade, se représenter alors qu’il n’a pas
les capacités physiques et mentales pour diriger l’Etat. En tout cas, la
population vit cette candidature comme une insulte et se sent blessée dans son
amour-propre nationaliste en voyant l’Algérie être la risée des médias
internationaux.
L'armée et les présidents en Algérie
Pour comprendre la
crise politique, sociale et économique dans laquelle se débat l’Algérie depuis
des décennies, il convient d’analyser les rapports entre l’armée et les
présidents successifs depuis l’indépendance, à la lumière du concept de
souveraineté qui structure et définit la nature d’un régime politique. En
démocratie, elle appartient au peuple qui la transmet à des représentants qu’il
choisit lors d’élections libres. Dans les régimes autoritaires, elle est confisquée
par la force des armes sous le discours de la légitimité religieuse,
traditionnelle ou historique.
La crise du système politique en Algérie
Depuis quelques semaines, la
presse écrite publie des articles, des contributions et des interviews
soulevant des sujets jusque-là tabous. Que le général Médiene, chef du DRS,
soit nommément critiqué dans la presse est en soi une révolution dans une Algérie
qui avait décidé, en guise de démocratisation, d’autoriser la critique du pouvoir
formel et de ne jamais évoquer le pouvoir réel. La lettre de Hocine Malti,
publiée il y a six mois dans El Watan,
interpelant le général Médiene sur la corruption au sommet de l’Etat, a été un
évènement qui a indiqué que quelque chose avait changé dans la sphère très
opaque du pouvoir. Les mutations sociodémographiques du pays, les changements
sur la scène internationale et les nouvelles technologies d’information et de
communication (NTIC) ont eu des effets durables sur le système politique
algérien régulé jusque-là avec des méthodes autoritaires datant des années
1960. Apparue publiquement après l’attaque terroriste contre le site pétrolier
de Tiguentourine, la crise est celle du système et n’est pas un conflit de
personnes ou une lutte de clans pour le partage de la rente. Le mal est plus
profond et renvoie à la perte de la crédibilité de l’Etat à l’extérieur et à
l’intérieur.
"L'opposition de Médiène à un 4èm mandat est un écran de fumée"
Interview El Watan du Vendredi 14 Février 2014, « L’opposition de Médiène à un 4èm mandat est un écran de fumée »
Professeur
invité pendant l’année 2013-2014 au Center for Contemporary Arab Studies à
Georgetown University (Etats-Unis, Washington DC), Lahouari Addi commente pour
nous les derniers développements de la situation politique en Algérie. Son
dernier ouvrage porte sur l’anthropologie politique du Maghreb (Ernest Gellner et Clifford Geertz :
deux anthropologues au Maghreb, Les Editions des Archives Contemporaines,
Paris, 2013).
1- Amar Saadani, secrétaire général du FLN, a
ouvertement critiqué le général de corps d’armée Mohamed Mediène dit Toufik,
directeur du Département de renseignement et de sécurité (DRS). Pourquoi ces
critiques sont-elles faites maintenant ? Existe-t-il un lien avec la
prochaine élection présidentielle ?
R. Avant de répondre à vos
questions, il faut rappeler quatre caractéristiques du système de pouvoir
algérien. Premièrement, il a sa propre rationalité héritée de l’histoire.
Deuxièmement, il est opaque, et pour le connaître, il faut analyser les
symptômes étalés dans la presse nationale. Troisièmement, l’armée est au cœur
de ce système de pouvoir. Quatrièmement, elle interdit aux Algériens de faire de
la politique parce qu’elle considère que la politique divise le peuple. Elle a
mis sur pied un service – le DRS – qui régule le champ politique en noyautant
les partis, les syndicats, les médias, etc. Mais en interdisant la politique,
l’armée se politise, et c’est ainsi que des généraux, certains appartenant au
DRS, ont été critiques de ce dernier service. La crise couvait depuis des
années et elle a éclaté au sein de l’Etat-Major après l’attaque terroriste
contre le complexe d’In Amenas. Il y a eu alors un réajustement opéré par
l’Etat-Major qui a restructuré le DRS en juin dernier avec la mise à l’écart de
Tartag, Fawzi, Mehanna, etc. Il a été en somme reproché au DRS d’être plus
efficace à surveiller les syndicats autonomes et Ali Yahya Abdennour qu’à
protéger les complexes pétroliers.
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