L'événement aujourd'hui est la maladie du président qui est en convalescence chez Fafa. Ceci est en soi une preuve que Bouteflika n'a aucun pouvoir car s'il en avait, il ne s'en éloignerait pas pour une si grande période. La question qui revient lorsque l'on parle de politique en Algérie est la suivante: qui exerce le pouvoir au sommet de l'Etat? De mon point de vue, ce n'est certainement pas le président de la république. Il a évidemment des fonctions honorifiques et symboliques, voire même administratives comme la signature des décrets mais il ne décide pas. Je reviendrais longuement sur cette question; il y a quelques jours je suis tombé par hasard sur un article de science-fiction que j'avais écrit à l'occasion de la campagne électorale de 2004. Je trouve que le papier est encore actuel. Il a été publié en plusieurs parties par le journal L'Indépendant.
Il y a deux jours, j’ai fait un
cauchemar qui m’a réveillé tout en sueur. J’ai rêvé que je remontais à pied le
Boulevard Mâata, à Oran, puis après avoir dépassé la rue de Tlemcen, au niveau
du Tir au Pistolet, très encombré par la circulation automobile, j’ai été
arrêté par un individu à la barbe hirsute, mi-fou mi-devin et qui me dit :
« Tu es journaliste, je te reconnais. Les journalistes ont des lunettes et
n’ont pas de voitures. Paye moi un café et je te raconterai des choses sur la
politique en Algérie qui vont t’étonner. Les journalistes croient tout savoir
et ils ne savent rien ». Revenu de ma surprise, je lui offre volontiers un café
dans le coin. Et il commence.
-Le Président Bouteflika, il va être réélu, il n’a pas à
s’inquiéter. La démocratie, les candidatures multiples etc., c’est juste pour
lui faire peur et pour qu’il ne parle plus de Amnesty International. Les
généraux, ils le mâchent, mais ils ne l'avaleront pas. Aujourd’hui, avec la
mondialisation, il est difficile d’avaler un président. Mais au fond, leurs
intérêts convergent. Il veut juste rester président et eux, ils ne veulent pas
que le système change.