Sur le site Le Quotidien d'Algérie, Khaled a contribué au débat à la suite de mon article "Retour sur la régression féconde" par une réflexion que je reproduis ici. Il explique clairement la pensée des mu'tazilas et cerne les enjeux philosophiques du débat avec les hanbalites.
vendredi 2 août 2013
vendredi 26 juillet 2013
Retour sur "la régression féconde"
L’article
« L ’Egypte : entre le compromis stérile et la régression
féconde » paru dans El Watan et Libération du 12 juillet 2013 a suscité
des réactions, notamment de personnes à sensibilité islamiste qui n’ont pas
apprécié que j’écrive que l’islam politique est incompatible avec les notions
d’Etat de droit et de sujet de droit. Ceci a besoin d’être développé pour
montrer que l’autonomie du politique, qui suppose l’Etat de droit, est le
résultat d’un processus historique qui est à son début dans les sociétés
musulmanes, engagées, malgré les apparences, dans le chemin de la
sécularisation. D’une certaine façon, l’islamisme exprime une peur que la
sécularisation fasse disparaître l’islam, ce qui est une peur sans fondement
parce que l’homme est un être religieux. La sécularisation modifiera la forme
traditionnelle et collective du vécu religieux mais ne fera pas disparaître la
foi qui sera vécue à titre individuel. Entre-temps, les sociétés musulmanes vivent
aujourd’hui une contradiction qui est au cœur de l’islam politique : d’un
côté, il y a une aspiration à la modernité et au progrès social, et d’un autre
côté, il y a une volonté de reconduire un vécu religieux incompatible avec le
contenu de cette aspiration.
jeudi 11 juillet 2013
Egypte : entre le compromis stérile et la régression féconde
En
déposant le président M. Morsi, les chefs de l’armée égyptienne ont interrompu
la transition démocratique par laquelle l’Egypte allait apprendre le
multipartisme et l’alternance électorale qu’elle n’a jamais réellement connus,
même si avant Nasser, il y avait un multipartisme formel sous la monarchie. Le
défi de l’Egypte, et celui de tous les pays arabes après les révoltes de 2011,
est d’insérer les islamistes dans la mécanique de l’alternance électorale et
non de les exclure. Car les islamistes sont forts dans la protestation contre
des régimes autoritaires corrompus, captant le mécontentement populaire à qui
ils donnent une légitimité religieuse, mais ils le seront beaucoup moins en
dirigeant le gouvernement. Condamner la corruption, dénoncer la pauvreté,
appeler à la moralité publique au nom d’une utopie qui proclame que tous les
croyants sont des frères est en effet autrement plus consensuel que diriger un
Etat après avoir promis de résoudre le problème du chômage et d’assurer
l’égalité entre les citoyens. Ces promesses ne renvoient pas seulement à la
démagogie qu’use toute opposition pour accéder au pouvoir, mais sont en rapport
avec les contradictions de la société qui trouvent leur prolongement d’une part
dans l’idéologie politique des islamistes et d’autre part dans les attentes de
la population. S’il est vrai que l’offre islamiste correspond à une demande
électorale populaire, il n’en demeure pas moins que cette offre et cette
demande sont marquées par des contradictions insurmontables dans le moment
présent.
Deux anthropologues au Maghreb : Ernest Gellner et Clifford Geertz
>>> Présentation :
Ce livre met en comparaison les travaux sur le Maroc de deux grands anthropologues anglophones, Ernest Gellner et Clifford Geertz. L’hypothèse est que l’opposition des approches de ces deux auteurs renvoie au débat en sociologie entre Durkheim et Weber, entre le positivisme et la phénoménologie. Outre cet aspect théorique fondamental pour la discipline, ce livre, qui s’adresse aussi bien aux spécialistes qu’aux lecteurs profanes s’intéressant à l’Afrique du Nord, apporte un éclairage stimulant sur de nombreux aspects de l’anthropologie du Maghreb, relatifs à l’islam, à la segmentarité, à la bérbérité, à la langue, à la construction de l’Etat…
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